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Jardins Sonores

Le Grand Chœur de Montréal vous souhaite la bienvenue à son concert de printemps.

Artistes

Rémi St-Jacque

Chef de choeur et compositeur.

Xavier Rousseau

Pianiste

Programme

JOSEPH BOVET La fanfare du printemps
WILLIAM BYRD Ave verum corpus
RÉMI ST-JACQUES Les amoureux
ROLAND DE LASSUS Mon cœur se recommande à vous
CAMILLE SAINT-SAËNS Les fleurs et les arbres
FELIX MENDELSSOHN Sechs Lieder, op. 41
1 – Im Walde
2 – Entflieh' mit mir
3 – Es fiel ein Reif
4 – Auf ihrem Grab
5 – Mailied
6 – Auf dem See
WILHELM PETERSON-BERGER Stemning
RÉMI ST-JACQUES (arr.) Kaval Sviri
RÉMI ST-JACQUES Papillon
JEAN SIBELIUS Drömmarna
JEAN-CHARLES CÔTÉ Passage
MORTEN LAURIDSEN Les chansons des roses
1 – En une seule fleur
2 – Contre qui, rose
3 – De ton rêve trop plein
4 – La rose complète
5 – Dirait-on
MARIE-CLAIRE SAINDON Terre-Neuve

​

La fanfare du printemps
Joseph Bovet (1879-1951)


Il nous vient le gai printemps:
Oui c’est lui, le voici, le gai printemps
Il nous vient le visage ensoleillé.
Sur ses pas, les enfants émerveillés,
Chantent, joyeux, le retour du mois de mai charmant.
Son cortège, avec solennité,
Passe auprès des bois de sapins verts.
Et, bientôt, partout dans l’univers,
On n’entend plus que des cris,
Des chants, de la gaité.
Quels ravissants ramages
Surgissent des buissons;
Oiseaux des verts bocages,
C’est vos chansons.


Ave verum corpus
William Byrd (1539 ou 1540-1623)


Ave verum corpus natum de Maria Virgine,
Vere passum, immolatum in cruce pro homine:
Cujus latus perforatum unda fluxit sanguine.
Esto nobis prægustatum in mortis examine.
O Dulcis ! O pie ! O Jesu fili mariæ,
Miserere mei. Amen.

​

Salut, vrai Corps né de la Vierge Marie,
qui as vraiment souffert, immolé sur la croix pour
l'homme.
Toi dont le côté percé laissa couler du sang,
sois notre viatique à l'heure de la mort.
Ô doux! Ô bon! Ô Jésus, Fils de Marie,
Prends pitié de moi. Amen.

(d’après une prière catholique du XIII e siècle)


Les amoureux
Rémi St-Jacques (né en 1992)


L’eau qui caresse le rivage,
La rose qui s’ouvre au zéphyr,
Le vent qui rit sous le feuillage,
Tout dit qu’aimer est un plaisir.
De deux amants l’égale flamme
Sait doublement les rendre heureux.
Les indifférents n’ont qu’une âme ;
Mais lorsqu’on aime, on en a deux.

(Madeleine de Scudéry (1607-1701))


Mon cœur se recommande à vous
Roland de Lassus (1532-1594)


Mon cœur se recommande à vous
Tout plein d'ennui et de martyre

Au moins en dépit des jaloux
Faites qu'adieu vous puisse dire.
Ma bouche qui vous soulait rire
Et conter propos gracieux
Ne fait maintenant que maudire
Ceux qui m'ont banni de vos yeux.

(Clément Marot (1496-1544))


Les fleurs et les arbres
Camille Saint-Saëns (1835-1921)


Les fleurs et les arbres,
Les bronzes, les marbres,
Les ors, les émaux,
La mer, les fontaines,
Les monts et les plaines
Consolent nos maux.
Nature éternelle
Tu sembles plus belle
Au sein des douleurs,
Et l'art nous domine,
Sa flamme illumine
Le rire et les pleurs.


Sechs Lieder, op. 41
Felix Mendelssohn (1809-1847)


1 – Im Walde
Ihr Vögel in den Zweigen schwank,
Wie seid ihr froh und frisch und frank
Und trillert Morgenchöre.
Ich fühle mich im Herzen krank,
Wenn ich's von unten höre.
Ein Stündchen schleich’ ich bloß heraus
In euer lustig Sommerhaus
Und muss mich des beklagen;
Ihr lebet stets in Saus und Braus,
Seht's nachten hier und tagen.
Ihr sucht der Bäume grünes Dach,
Der Wiese Schmelz, den Kieselbach,
Ihr flieht vor Stadt and Mauer,
Und laßt die Menschen seufzen ach!
In ihrem Vogelbauer.

​​

Vous les oiseaux, dans le balancement des rameaux
Comme vous êtes gais et frais et sans détour
Quand vous chantez dans les chœurs du matin.
J’en ai le cœur malade
Quand d’en bas je vous entends.
Je me glisse dehors juste une petite heure
Dans votre chalet d’été feuillu
Et il me faut le déplorer;
Vous faites la noce en permanence,
On vous y voit nuit et jour.
Vous recherchez le vert toit des arbres,
L’éclat de la prairie, le ruisseau caillouteux,
Vous volez devant ville et muraille,
Et vous laissez les hommes dire « hélas »,
Dans leur cage.
​

(August von Platen (1796-1835))

  
2 – Entflieh'mit mir
Entflieh’ mit mir und sei mein Weib,
Und ruh’ an meinem Herzen aus;
In weiter Ferne sei mein Herz
Dir Vaterland und Vaterhaus.
Und fliehst du nicht, so sterb’ ich hier,
Und du bist einsam und allein;
Und bleibst du auch im Vaterhaus,
Wirst doch wie in der Fremde sein.

​

Enfuis-toi avec moi et sois ma femme,
Et repose sur mon cœur ;
Au loin à l’étranger que mon cœur
Soit ta patrie et ta maison paternelle.
Si tu ne t’enfuis pas, alors je mourrai ici
Et tu seras solitaire et seule ;
Et tu resteras dans la maison de ton père,
Mais ce sera un pays étranger pour toi.
​

(Heinrich Heine (1797-1856))


3 – Es fiel ein Reif
Es fiel ein Reif in der Frühlingsnacht,
Er fiel auf die bunten Blaublümelein,
Sie sind verwelket, verdorret.
Ein Jüngling hatte ein Mädchen lieb,
Sie flohen heimlich von Hause fort,
Es wusst’ weder Vater noch Mutter.
Sie sind gewandert hin und hier,
Sie haben gehabt weder Glück noch Stern,
Sie sind gestorben, verdorben.

​

Une gelée blanche tomba la nuit du printemps,
Elle tomba sur les délicates fleurs bleues,
Elles se fanèrent et se desséchèrent.
Un jeune homme aimait d’amour une jeune fille,
Ils s’enfuirent en secret de la maison,
Ni le père ni la mère ne le surent.
lls errèrent sans but ici et là,
Ils n’eurent ni chance ni étoile pour les aider,
Ils rencontrèrent leur ruine, ils moururent.

(Heinrich Heine (1797-1856))
 

4 – Auf ihrem Grab
Auf ihrem Grab da steht eine Linde,
Drin pfeifen die Vögel und Abendwinde,
Und drunter sitzt auf dem grünen Platz
Der Müllers Knecht mit seinem Schatz.
Die Winde weh’n so still und so schaurig,
Die Vögel singen so süss und so traurig,
Die schwatzenden Buhlen, sie werden stumm,
Sie weinen und wissen selbst nicht warum.

​

Sur leur tombe se dresse un tilleul,
Dans lequel les oiseaux sifflent dans le vent du soir,
Et au-dessous est assis, sur l’herbe verte,
Le fils du meunier avec sa bien-aimée.
Le vent souffle si doucement et si horriblement,
Les oiseaux chantent si tendrement et si tristement :
Les amoureux qui bavardent se taisent,
Ils pleurent et ils ne savent pas pourquoi.

(Heinrich Heine (1797-1856))
 

5 – Mailied
Der Schnee zerrinnt, der Mai beginnt,
Und Blüten keimen auf Gartenbäumen,
Und Vogelschall tönt überall.
Pflückt einen Kranz und haltet Tanz
Auf grünen Auen, ihr schönen Frauen,
Wo grüne Mai’n uns Kühlung streu’n.

​​

La neige fond, Mai arrive,
Les fleurs éclosent dans les arbres du jardin,
Et le chant des oiseaux retentit partout.
Tressez une couronne de fleurs et dansez,
Sur les vertes prairies, vous, belles dames !
Là où le vert mois de mai nous rafraîchit.

​​

Wer weiss, wie bald die Glocke schallt,
Da wird des Maien uns nicht mehr freu’n,
Wer weiss, wie bald die Glocke schallt!
Drum werdet froh, Gott will es so,
Der uns dies Leben zur Lust gegeben.
Geniesst der Zeit, die Gott verleiht.

​

Qui sait quand l’heure sonnera
Où le mois de mai ne nous réjouira plus :
Qui sait quand l’heure sonnera !
Alors réjouissez-vous ! Dieu le veut ainsi,
Qui nous a donné cette vie pour en tirer plaisir !
Profitez du temps que Dieu vous accorde !

(Ludwig Christoph Heinrich Hölty (1748-1776))
 

6 – Auf dem See
Und frische Nahrung, neues Blut
Saug’ ich aus freier Welt;
Wie ist Natur so hold und gut,
Die mich am Busen hält!
Die Welle wieget unsern Kahn
Im Rudertakt hinauf,
Und Berge wolkig himmelan,
Begegnen unserm Lauf.
Aug’, mein Aug’, was sinkst du nieder?
Gold’ne Träume, kommt ihr wieder?
Weg, du Traum! So gold du bist.
Hier auch Lieb’ und Leben ist.

​

Des fraîches nourritures, du nouveau sang
De ce monde libre je m’abreuve ;
Comme est aimable et bonne la nature
Qui me tient en son sein !
La vague berce notre barque
Au rythme des avirons,
Et les montagnes, aux ciels ennuagés
Croisent notre route.
Yeux, mes yeux, pourquoi vous baisser ?
Rêves d’or, revenez-vous ?
Va-t’en, rêve ! Tout doré que tu sois.
Ici c’est l’amour et la vie.

(Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832))
 

Stemning

Wilhelm Peterson-Berger (1867-1942)


Alle de voxende skygger
har vævet sig sammen til en.
Ensom på himmelen lyser
en stjærne så strålende ren.
Skyerne have så tunge drömme, blomsternes öjne i
duggråd
svömme.
Underligt aftenvinden suser,
suser i linden.

​​

Toutes les ombres croissantes
se sont tissées en une.
Seule au ciel luit
une étoile rayonnante et pure.
Les nuées ont des rêves profonds,
les yeux des fleurs sont baignés de larmes
de rosée
Étrangement le vent du soir murmure
dans le tilleul.

(Jens Peter Jacobsen (1847-1885))
 

Kaval Sviri

Rémi St-Jacques (arr.) (né en 1992)


Kaval sviri, mamo,
gore, dole, mamo, gore, dole, mamo.
Kaval sviri, mamo,
gore, dole, mamo, pod seloto.

La flûte joue, maman,
en haut, maman, en haut, maman.
La flûte joue, maman,
en bas, maman, en bas du village.


Ya shte ida mamo da go vidya,
da go vidya mamo, da go chuya.
Ako mi e nashencheto
shte go lyubya den do pladne,
ako mi e yabandzhiyche,
shte go lyubya dor do zhivot.

​

J'irai, maman, pour le voir,
pour le voir, maman, pour l'entendre.
Si c'est quelqu’un du village, je l'aimerai pour un jour,
Si c'est un étranger, je l'aimerai pour la vie.

(traditionnel bulgare)


Papillon
Rémi St-Jacques (né en 1992)


Naître avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l’aile du zéphyr nager dans un ciel pur,
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S’enivrer de parfums, de lumière et d’azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S’envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté!
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté!

(Alphonse de Lamartine (1790-1969))


Drömmarna
Jean Sibelius (1865-1957)

Släktena födas, och släktena gå,
släktena glida som Strömmar,
dö och försvinna och slockna,
ändå dö ej de lockande drömmar:
leva i sol och i sorg och i storm,
domna och läggas på båren,
uppstå ånyo i skimrande form,
följa varandra i spåren.
Hur än de komma och hur än de gå,
glida som speglande strömmar,
hur de försvinna och slockna,
ändå leva de eviga drömmar.

​

Les générations naissent et les générations passent,
Les générations glissent comme des courants,
Meurent et disparaissent et s’éteignent,
Pourtant ne meurent pas les séduisants rêves :
Ils survivent au soleil et au deuil et à la tempête,
S’engourdissent et gisent sur les civières,
Ils ressuscitent alors en brillant être,
Suivent les traces des uns et des autres,
N’importe comment ils viennent et n’importe comment
ils s’en vont,
Ils glissent comme les miroitants courants,
Ils disparaissent et s’éteignent,
Pourtant vivent les éternels rêves.

(Jonatan Reuter (1859-1947))


Passage
Jean-Charles Côté (né en 1972)


Tu reviens sur la plage,
Déambule avec une clairvoyance
Innée de la mer,
Établie dans son brasillement,


Apaisant ton inquiétude.
Le plus souvent, une musique,
À peine audible,
Afflue de souvenir en souvenir,
Esquissant sa ligne de crêtes neigeuses,
À l’assaut d’une félicité à peine entrevue.
Le temps de l’implacable va prendre fin.
Ta vie déjà s’entrouvre
Pour ton prochain passage
Afin que ton être se transfigure.

Fernand Ouellet (né en 1930)


Les chansons des roses

Morten Lauridsen (né en 1943


1 – En une seule fleur
C'est pourtant nous qui t'avons proposé
de remplir ton calice.
Enchantée de cet artifice,
ton abondance l'avait osé.
Tu étais assez riche, pour devenir cent fois toi-même
en une seule fleur ;
c'est l'état de celui qui aime...
Mais tu n'as pas pensé ailleurs.


2 – Contre qui, rose
Contre qui, rose,
avez-vous adopté
ces épines ?
Votre joie trop fine
vous a-t-elle forcée
de devenir cette chose
armée ?
Mais de qui vous protège
cette arme exagérée ?
Combien d'ennemis vous ai-je
enlevés
qui ne la craignaient point.
Au contraire, d'été en automne,
vous blessez les soins
qu'on vous donne.


3 – De ton rêve trop plein
De ton rêve trop plein,
fleur en dedans nombreuse,
mouillée comme une pleureuse,


tu te penches sur le matin.
Tes douces forces qui dorment
dans un désir incertain,
développent ses tendres formes
entre joues et seins.


4 – La rose complète
J'ai une telle conscience de ton
être, rose complète,
que mon consentement te confond
avec mon cœur en fête.
Je te respire comme si tu étais,
rose, toute la vie,
et je me sens l'ami parfait
d'une telle amie.


5 – Dirait-on
Abandon entouré d'abandon,
tendresse touchant aux tendresses...
C'est ton intérieur qui sans cesse
se caresse, dirait-on ;
se caresse en soi-même,
par son propre reflet éclairé.
Ainsi tu inventes le thème
du Narcisse exaucé.

(Rainer Maria Rilke (1875-1926))


Terre-Neuve
Marie-Claire Saindon (née en 1984)


Terre
éclaboussée du cri d’un soleil
aux couleurs d’océan
de roc
fauve la falaise se brise craquements de glace
goût frais de neige qui fait trembler la mémoire ensevelie
se mêle de vent
s’enroule au sel d’une joie
Neuve

(Annick Perrot-Bishop (née en 1945))

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